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              ÉTÃMOLOGIE DU NOM DE M0MTRICHARD.                    491

quèrent à l'antique Œniades, eu égard à la force de son assiette, •
le nom de trichard que portait en France une espèce semblable
de lieu fortifié Seulement, afin de se conformer aux exigences
euphoniques de la contrée qu'ils s'étaient soumise, nos glorieux
croisés prononcèrent TRIKARDO, puis, complétant la signification
à l'aide d'une sorte d'équivalent romain, ils remplacèrent par
le suffixe castrum le préfixe mons ; de là ce groupe TRIKARDO
KASTRO.
   Oeniades occupe un plateau inégal formé par un massif de
collines rocheuses soudées ensemble. Ses ruines magnifiques,
comparables à celles de Messène, offrent partout un appareil
cyclopéen assez rude. Suivant M. Heuzey, élève distingué de
l'Ecole d'Athènes, les ouvrages multiples de la vaste enceinte de
cette acropole ont éveillé l'idée du nom relativement moderne
qui lui appartient aujourd'hui ; et ce nom, M. Heuzey l'inter-
prète a triple-cœur » ou, s'étayant de la prononciation trigardo,
également usitée, '« triple-garde (1) : dernier sens aussi ap-
proximatif que possible du véritable (2).
   A cette localité est attachée la légende du prince ou génie
ténébreux, gardien des trésors souterrains par toute la France.
Ce prince s'appelle ici Âvûuuos, grec ancien iviihoe « Sans-
Soleil (3).
   Voilà bien, mon cher Directeur, un vrai et loyal tricard, qui
n'a rien à démêler avec un être de ce inonde pouvant répondre
au nom de Richard, ou Ricart. Mais, d'où vient, me direz-vous,
ce trichard dont ni moi ni personne n'avons jamais entendu
parler ?
   Nous y voici !
   Trichard est formé de deux éléments: TRI, trois, et CART,
cymtique gardd, gaélique gart, quelquefois construit gort, et le
même que le lithuanien gard-as, méso-gothiqne gard-s ; nor-

  (t) L'illustre auteur d'Anacharsis a connu celte dernière forme qu'il
écrit : Trigardon. (V. Voyage d'dnacharsis, VII, 337.)
  (2) M. Heuzey, le Mont Olympe et l'Acurnanie, pp. 438, 439, 458, 459.
  (3) Id., ibid.