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192 ËTÃMOLOeiE DU N M DE MONTRICHARD.
O
wégien gaard ; ancien allemand gart ; grec «J/JT-OÇ ; latin
cohort-Xs, flexion de cohors, hort-us ; bas-latin curt-is et cort-
is ; ancien français- court, eort, hourt et hourd ; français cour,
gard-e;russe gorod, basque gort-ea.; allemand hord-e, hûrd-e,
etc., enceinte, clôture, circonvallation, camp, parc, troupe ou
colline fortifiée, maison avec cour, jardin et verger clos, pièce
de terre ou de pré entourée de fossés ou de baies, par exten-
sion prairie, herbage, etc.
Tricart, avec le sens de triple-clôture, se trouve chez les glos-
sateurs du vieux langage, sous les formes TRICART, TRICARD,
TRICHARD, TRÉCHART, et en outre, dans les Doms de lieu de la
France, sous celles de TRÉHORT , TRÉHOORT , TRÉCHOURT ,
TRÉCHORT, TRESSORT et même TRÉSOR, soit isolé, soit composé.
Isolé :
TRESSORRT, al.Tressorres,vers 1009, Tressortis, forme de Tre-
chortis pour Trecortis, hameau de la commune à nom celtique
Dolus, en Indre-et-Loire (1).
Composé :
MONTRÉSOR, dans les Chartes, Montesorus,Montesaurus,Mons-
thesauri, Mantesorum, Montresorus, etc, château féodal de la
fin du Xe siècle, en Indre-et-Loire, que Foulques-Nerra fit cons-
truire à l'extrémité d'une colline ardue, sur l'emplacement d'une
forteresse dont il est question dès l'an 887 (2).
Ici la croyance aux trésors a contribué, dans une proportion
notable, à la détérioration de l'élément Trichord ou Tréchort,
prononcé dans la contrée, comme au vocable précédent, iréçort
ou tressort. En raison de cette croyance, Aimoin, Sigebert et
Paul Diacre racontent gravement que « Gontran, roi d'Orléans
et de Bourgogne, s'étant endormi près d'un ruisseau, sur les
genoux de son écuyer, rêva qu'il était entré dans une grotte où
il avait trouvé un trésor inestimable. A son réveil, son écuyer
lui rapporta qu'il avait vu sortir de sa bouche une espèce de
(1) Mémoires de la Sociét. archùolog. de Touraine, IX, 329.
(2) Mêmes mémoires, VI, 74, IX, 275. — Chalmcl, Bist.de Touraine,
111,196,197.