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                  ETIENNE-FRANÇOIS COIGNET.              143

 second poème sur le major-général Martin. Ce poème, où
 Coignet avait décrit avec habileté les péripéties de la vie
 de notre compatriote, fut loué, applaudi comme le premier
mais il ne fut pas publié.
    1830 le surprit au milieu d'une société de chansonniers
et de poètes, parmi lesquels on remarquait Montperlier,
Pitt, Berthaud, Desporte, Castellan, Léon Boitel. Le vent
avait soufflé du côté de l'opposition, et un homme un peu
bien^posé n'eût plus osé chanter Préey et le Siège de Lyon.
    La verve était devenue enjouée et-frondeuse, et Coignet
 s'était senti plus à son aise da^ns ces réunions un peu
gauloises, où la tournure piquante de son esprit ne faisait
pas oublier l'excellence de son cœur, et où son obligeance
dévouée lui avait créé de vrais amis.
   A cette époque parut un petit ouvrage satyrique inti-
tulé : Biographie contemporaine des gens de lettres de
Lyon. La critique prétendait que le groupe qui entourait
Coignet y avait collaboré. Quoi qu'il en soit, le jeune
poète n'y fut pas épargné, et le malin petit volume lui
reprocha sans ménagement ses trois ou quatre fables, ses
élégies, son poème dePrécy, et accusa plaisamment l'Aca-
démie d'avoir mal jugé en préférant ce dernier ouvrage au
Siège de M. Massas.
   Si Léon Boitel est le principal auteur de la notice où il
est si spirituellement raillé, pourquoi Coignet ne serait-il
pas accusé d'avoir aussi médit de lui-même avec tant de
sel et de gailé.'Ces Messieurs de la Coterie, en se fus-
tigeant les uns les autres avec des bouquets de roses,
avaient soin de mettre plus de roses que d'épines, sauf à
metlre plus d'épines que d.e fleurs lorsqu'ils s'adressaient
à certaines personnalités étrangères à leur Société qui se
sentirent vivement blessées,
   Quant à ces quelques notices mordantes qui rirent du
bruit, style et caractère^ verve, et tournure d'esprit, tout
prouve que Coignet n'y eut personnellement point de part.
   Il avait été reçu membre de la Société littéraire de Lyon