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                      LES ARMES DE TRÉVOUX.                          77
la marchandise. » Ainsi parlait le duc Jean II en un édit de
l'année 1476 (1). Située à six lieues en amont de Lyon, son port
était une escale pour les nombreux bateaux et équipages navi-
guant sur la Saône ; sous ses halles se tenaient des foires et des
marchés achalandés,- une industrie importante, l'affinage et le
tirage du trait d'or et d'argent y était florissante ; elle possédait
une officine monétaire qui avait autrefois fonctionné sous les
sires de Thoire et de Villars, et que les ducs de Bourbon s'é-
taient empressés de remettre en activité ; sa population était la
plus nombreuse, son château le plus fort, elle était ville close;
de tels avantages lui donnaient « prééminence (2), » l'appe-
laient au titre et au rang de capitale. Aussi voit-on les États s'y
assembler à plusieurs reprises (3), le duc Jean II y transporter,
par Fédit dont j'ai cité le préambule, les « sièges, cours et audi-
toires des gouvernements et jugeries tant ordinaires que d'ap-
peaux » qui jusques là donnaient audience à Villefranche et
prononçaient leurs arrêts à Beauregard (4). Mais cette transla-
tion ne s'effectua complètement qu'en l'année 1502, sur d'au-
tres lettres données par le duc Pierre II (5), c'est alors seule-
ment, et en suite de la fixation définitive de la justice supérieure
dans ses murs, que la ville de Trévoux fut reconnue et déclarée
capitale de la seigneurie de Dombes, du Beaujolais à la part de
l'empire; égale et sœur désormais de Villefranche, capitale du
Beaujolais du royaume. La grosse tour de son château qui sous
les Villars n'avait dans sa mouvance que le seul territoire de la
Châtellenie et les fiefs suburbains, devint tour dominante de la
seigneurie entière, le donjon souverain d'où relevèrent tous les
fiefs compris dans les limites du pays de Dombes. Déjà la ban-
nière de Bourbon, signe et marque de cette suprématie suze-


  (1) Rapporté au manuscrit de la main de Louis Àubret, déjà cité, 1° 9.
  (2) Lettres du duc Pierre II, janvier 1502, même manuscrit, f° 18.
  (3) Aubret. Mêm. pour servir à l'hiet. de Dombes, t. u, p. 656; t. m,
57, 94, 104,118.
  (4) Manuscrit déjà cité, f° 12.
  (5) Manuscrit déjà cité, f» 18.