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                      LES ARMES DE TRÉVOUX.!                         73

les historiens sont d'accord pour raconter « les soulèvements
des principaux du royaume de Bourgogne qui, peu après sa
réunion au saint Empire Romain, se rendirent indépendants
dans leurs comtés » ; indépendance subordonnée toutefois au
lien féodal qui ne fut pas immédiatement brisé, ou demeura
sous la mouvance plus ou moins contestée de l'empereur; si
l'on exerçait des droits régaliens c'était de son agrément et par
son investiture ; les États du royaume continuèrent à fonction-
ner, et à chaque changement de règne le nouveau monarque
exigeait l'hommage.
   Les choses se continuèrent ainsi pendant deux siècles, puis
survinrent l'excommunication de Frédéric II et le concile de
Lyon (1245), qui portèrent le dernier coup à l'autorité de l'em-
pereur dans cetle ville et les pays environnants. Le fantôme de
la suzeraineté allemande s'évanouit, partout la dissolution de-
vint complète. Vainement la chancellerie impériale maintient
dans ses protocoles le titre de roi d'Arles, il n'y a plus alors
ni royaume, ni état, ni vassaux ; ce sont de* fractionnements
sans nombre, des princes qui s'arrondissent, s'isolent'et s'arrogent
un pouvoir absolu, arraché par les uns à la faiblesse des empe-
reurs, obtenu par les autres à la faveur de l'oubli où on les lais-
sait, et d'usurpations que le temps avait lentement consacrées.
   Tels furent l'origine et l'établissement des droits de la maison
de Savoie, des comtes de Provence, des dauphins de Viennois,
des archevêques et chanoines princes temporels de Lyon, des
évêques de Belley, de plusieurs cantons suisses, et enfin des si-
res de Villars et de Baugé, anciens possesseurs de la plus grande
partie de la contrée dont les arrondissements de Trévoux et de
Bourg sont aujourd'hui formés.

  Dans la langue latine du moyen âge, la partie septentrionale de
cette contrée portait lenomde«Brixia, Saltus Brixius»; la partie
méridionale cel ui de « Dumbae, marchia Dumbarum (1 ) » noms qui

  (1) Coutumes de Dombes, pièces justif. des mém.d'Aubret, publiées par
M. Guigue, p. 302.