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68 LES AHJIES DE TRÉVOUX. trois fleurs de lis d'or, accompagnées chacune à sénestre d'un bâton de gueules mis en bande, qui est Bourbon. Avec la devise empruntée aux saintes écritures. Abimdantia fiât et pax in turribus tuis (que l'abondance et la paix soient dans tes tours] (1). Il n'est pas de ville glus pauvre que Trévoux en édifices et monuments. Elle n'a pas d'hôtel-de-ville, pas de, beffroi, son horloge est logée dans une tour carrée sans style ; l'ancienne demeure de ses seigneurs, la maison basse des sires de Villars, reconstruite sous les ducs de Bourbon présentait quelques sculptures, aujourd'hui mutilées. Son église qui date de la fin du xve ou plutôt du commencement du xvie' siècle manque de caractère, le portail ni le clocher ne méritent ce nom ; les fenêtres en ogive dégénérée sont complètement dépourvues d'or- nementation, l'intérieur est d'une nudité plus grande encore. À l'abside de cette église cependant, au fond du sanctuaire on apercevait, il y a quelques années encore, une verrière blanche à plombs losanges dans laquelle était enchâssé un petit écusson en verre peint, ovale, aux armes que je viens de décrire. C'était le seul monument où les armes de Trévoux fussent figurées. On ne les rencontre nulle part ailleurs, ni peintes, ni sculptées en pierre ou en bois, ni appliquées en cire ou timbre sur au- cun titre, et sans cette humble et fragile image nous n'en au- rions aucune reproduction ancienne ; disons plus, nous ne con- naîtrions pas leur blason exact, car les rares écrivains qui les ont décrites ou en ont parlé, Guichenon dans son Histoire de Bombes (2), le père Ménestrier dans sa Méthode du blason (3), ont omis de faire mention du chef. C'est par l'écusson de la verrière de l'église attentivement examiné de nos jours qu'on en a connu l'existence. Depuis vingt ans environ, cet écusson a disparu, et je le re- (1) Ps. 121. (2) Récemment éditée par M. Guigue, p. 324. (3) Lyon, in-12, 1734, p, 274. « Trévoux, capitale de Dombes, a pour marque, sa tour. »