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                         LES ARMES SE TREVOUX.                             69

 grette; dans sa simplicité, avec sa petite tour rouge, brillante au
 soleil du matin, il me disait beaucoup plus que le vitrail lourd
 et vulgaire qu'on lui a substitué.
   Sans proportions avec le châssis vitré, il n'en occupait ni le
 centre, ni le sommet; il était posé aux deux tiers à peu près de
sa hauteur, du côté de l'épître, en une place qu'aucune règle
symétrique n'indiquait, jeté, là comme par hasard et perdu
dans le vidé. Il est de plus à considérer qu'écusson et châs-
sis n'étaient pas du même temps ; l'écusson datait du commen-
cement du xvie siècle, le châssis paraissait plus jnoderne. Ceci
indique, qu'originairement, l'écusson avait appartenu à une
verrière entièrement peinte où il figurait comme accessoire et
accompagnement du sujet principal (telles on voit souvent les
armes du roi, de la ville, du seigneur, figurer dans les vitraux
des églises) ; que plus tard ce vitrail ayant été endommagé, ou
brisé, en 1363 peut-être ? un parti de huguenots ayant, en cette
année, occupé et saccagé Trévoux, on le remplaça par une ver-
rière blanche, et, que ne pouvant ou ne voulant pas recomposer
le sujet détruit ou altéré, on conserva du moins l'écusson aux
armes de la ville qui reçut asile dans la verrière nouvelle.
   !1 y était resté depuis, peu visible, protégé par ses dimensions
modestes et l'obscurité du sanctuaire, plus heureux que la
tour du château dont il était la figure héraldique, il avait échappé
aux dévastations de 1793.11 était l'unique objet d'art ancien
que l'église possédât un titre, une relique historique , rien
de tout cela n'a pu le sauver et il a dû descendre de la
place où douze générations d'habitants, de paroissiens avaient
eu l'habitude de le voir (1).

   C'est à la fin du xm e siècle que la ville et commune de Tré-
voux avait été politiquement constituée ; sa clôture date de
l'année 1300, et en cette même année, elle avait obtenu d'Henri

   (1) S'il a été déposé, ce précieux vitrail, je me hâte de le dire, n'a pas
été détruit. Il est aujourd'hui entre les mains de M. Valentin-Smith, maire
de Trévoux,