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                   ETIENNE MARTELLANGE.                    41

de chefs-d'œuvre : on n'y eût épargné ni argent ni peines
et les architectes étaient merveilleusement servis par
leurs collaborateurs, ouvriers et artistes.
   Il ne put en être ainsi au commencement du xvn" siècle
parce que l'architecture religieuse était dans unenouvelle
phase de transition et que les interprètes hésitaient dans
leurs productions. Les idées classiques, inspirées de l'étude
des monuments de l'antiquité, puis les nombreuses églises
construites pendant le siècle précédent, en Italie, avaient
fini par réagir sur l'art religieux en France.
   Toutefois, il convient de rappeler ici que les types ins-
pirés par l'architecture ogivale conservèrent une certaine
influence dans notre pays, pendant tout le xvie siècle et
une partie du xvn", dans les édifices religieux. Philibert
de l'Orme fut un des premiers à s'en écarter dans les cha-
pelles d'Anet, de Villers-Coterets et du bois de Saint-
Germain-en-Laye ; ce qui n'empêcha pas à quelques-uns
de ses contemporains et successeurs, d'achever le chœur
de Saint-Eustache, vers le milieu du xvn8 siècle, dans le
genre qui avait été adopté, un siècle auparavant, fait qui
se reproduisit à peu près, à Lyon, pour l'église de Saint-
Nizier.
   A quoi attribuer ce retard de l'art religieux qui, jusqu'a-
lors, avait marché le premier ?
   Nous n'hésitons pas d'avancer que la réforme en fut la
principale cause, parce qu'à dater de son apparition, les
forces vives du clergé et des esprits religieux se concen-
trèrent pour la lutte, négligeant de construire de nou-
veaux édifices.
   Il en résulta ceci que le petit nombre de ceux qui durent
être complétés, le furent généralement par les soins des maî-
tres-maçons encore imbus des traditions du xvB siècle, trans-
mises par les corporations, lesquels, opérant sur des édi-