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LE ROCHER DE PIERRE-SC1SE A M. PAUL SAINT-OLIVE Quand montent vers le cœur de longs flots de tristesse, Qu'on ne voit, au soleil, qu'astuce et que bassesse, Que tous les vents du ciel semblent de longs soupirs, Que l'horizon se voile... Oh ! fuyons, fuyons vite Ces tourbillons d'enfer où notre âme s'agite ; ' Recueillis, invoquons quelques bons souvenirs. La note qui chantait, non jamais ne s'efface ; Tout parfum de jeunesse, en nous, laisse une trace Qui triomphe toujours des plus rudes brisants. Chante donc, aujourd'hui, belle note chérie, Le rocher où jadis planait ma rêverie Sous un souffle d'aurore, un rayon du printemps. Je l'ai connu quand, sur sa base, La Saône, en glissant, se jouait; Je l'ai connu sous chaque phase Dont son doux ciel le colorait ; Pour atteindre sa verte cime, Je n'ai trouvé ni sombre abîme, Ni beau chamois, ni laid vautour, Ni blancs suaires d'avalanches Enveloppant vieux troncs et branches, Ni de hibou fuyant le jour. • Honneur à toi, brillante roche, Que gravirent rois et prélats !