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'DES TOMBEAUX GALLO-ROMAINS. 465
Cette transformation de la figure de Yascia en forme de
croix pouvait d'autant moins être remarquée, que la croix,
c'est-à -dire deux traits se croisant à angles droits, faisait
partie de l'ornementation en usage chez les Gaulois. Le
musée de Lyon ('I ) possède une statuette de Jupiter Tara-
nts (2) vêtu du sagum, ayant sur chaque côté de la poi-
trine de petites bandes croisées formant de véritables croix
gravées en creux pour recevoir des incrustations en
argent.
On voit aussi dans la même galerie un poignard gau-
lois en bronze de l'époque primitive et par conséquent
bien antérieur à l'ère chrétienne, avec la même croix
gravée sur le pommeau.
Quiconque a visité les catacombes de Rome sait que
les chrétiens conservaient tous les usages païens lorsqu'ils
n'avaient rien de contraire à leurs croyances. « Ils adop-
te tèrent, dit l'abbé Martigny (3), notamment sans scru-
« pule la phraséologie des inscriptions païennes dans
« toutes ses formules inoffensives, souvent même dans ses
« formules idolâtriques, pourvu qu'elles fussent suscep-
« tibles, par un côté quelconque, de se prêter à un sens
« chrétien. »
Il est facile de voir qu'aucun usage ne pouvait mieux
se prêter à ce double sens que celui de la dédicace SVB
ASCIA, parce que le manche de l'instrument de ce nom,
(1) Galerie des antiques.
(2) Jupiter gaulois.
[S) Dictionnaire des Antiquités chrétiennes, page 312.
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