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Fossés DE LA LANTERNE. 333 En temps ordinaire, on ouvrait les vannes; l'eau de l'a- queduc de Neyron s'écoulait librement vers la Saône, sous forme de ruisseau, dans la cunette des fossés. Une dernière question, celle de l'antiquité de l'aqueduc de Neyron reste à examiner. Ces galeries n'ont aucun caractère distinctif, ni cor- don, ni moulure, ni ornements qui puissent en préciser la date. La maçonnerie en est peu soignée et ressemble à celle qu'on fait de nos jours ; d'où Flachéron conclut qu'elles ne peuvent être antérieures au vi e siècle. Co- chardles attribue au temps de la féodalité. Néanmoins Ménestrier, Delorme, et Fournet y voient une œuvre romaine. Si on a économisé sur la main- d'œuvre, c'est que l'édifice n'avait qu'un simple but d'u- tilité publique et n'était pas destiné à frapper les re- gards. Pour nous, abordant un autre ordre d'idées, nous re- marquerons que le canal de Neyron, complément des fos- sés de la Lanterne, a nécessairement la même origine que cette fortification. La muraille, avec ses tours, les fossés, avec le canal qui leur fournissait l'eau, œuvre d'un grand nombre d'années, n'ont pu être entrepris et menés à bonne fin que pendant la domination d'un pouvoir qui s'étendait également sur la ville et sur le pays voisin. Cette condition ne saurait se rencontrer pendant la période de la domination des archevêques, de 1031 à 1208, ni dans celle des luttes des bourgeois contre l'Eglise de 1208 à 1311, car il n'est pas supposable que dans ces temps de violence, où les seigneurs étaient fréquemment en guerre les uns contre les autres, les sires de Beaujeu, les seigneurs de Miribel, de Montluel aient permis de construire sur leur territoire un canal de plusieurs ki~