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LA TESSONNE. 13 verte la blanche tourelle d'un pigeonnier monumental, avec sa toiture de métal brillant comme un minaret, un antique village, celui des Places, fut, dit-on, le berceau de Changy; une église s'y élevait, dédiée à saint Austre- gille du diocèse de Clermont, mais le chemin du moyen- âge, qui passait plus bas et avait remplacé la vieille route romaine, avait attiré peu à peu la population autour d'un hospice ou hôpital dont la fondation fut renouvelée au xvi° siècle ; une chapelle seigneuriale, dédiée à Sainte- Madeleine, y était jointe, elle devint l'église paroissiale. Maintenant, une église gothique d'un style svelte el léger s'élève au pied d'un clocher dont la flèche aiguë produit dans le paysage un bel effet. Ce vieux village des Places de Changy fut ravagé à la fin du moyen âge (1441) en même temps que l'Espinasse et les environs par les débris des bandes armées, An- glais, Bourguignons, aventuriers de toute sorte sous le nom terrible d'écoreheurs. Le bailly de Charollais, voyant la Bourgogne menacée, envoya des émissaires pour observer les mouvements de ces brigands. Dans un registre des archives de la Côte d'Or (reg. 0. 3942, f. 20), il est fait mention d'une information « sur les dits Ecor- cheurs qui étaient logés entre l'Allier et la Loire, et qui avaient dit-on, jaugié la rivière pour la passer. » L'é- missaire Girard de Digoine reçut une indemnité en ar- gent pour avoir, le 30may, chevauchié iceux écorcheurs au nombre de 4,000 chevaux, logés a Changy, l'Espi- nasse, sur les frontières du Bourbonnois. Et ce n'est pas le seul événement, le seul drame qui aient fait couler le sang dans ces prairies maintenant si verdoyantes de la Tessonne. Du temps des guerres de religion, si violentes'dans nos contrées, en 1568, le cas- tel de Changy, rebâti au xv e siècle, dont la façade, ap-