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BIBLIOGRAPHIE. 389 nalyse et je vous renvoie à l'intéressant volume. Les sonnets sont toujours de fins bijoux , parce qu'ils ne p3uvent pas être autre chose... étant de M. Soulary. Du reste, toutes les pièces des Diables bleus, de quel- que rhythme qu'elles soient, ont cet adorable cachet qui révèle un maître. On y retrouve , avec un indicible plai- sir, la belle poésie intitulée : Dans mon village de Lyon. Ce n'est pas seulement un chef-d'œuvre^de sel attique ; c'est aussi le souvenir d'un noble trait, fort rare de nos jours. On avait offert à ce vrai poète une magnifique place à la préfecture de la Seine. Pour tout autre, c'eût été bien tentant ; plus d'un ambitieux, sans en excepter le farou- che Victor Hugo, eût succombé devant cette éblouissante perspective. Il y avait d'ailleurs tant de circonstances at- ténuantes !|Le soleil de Paris n'ajoute-t-il pas, suivant les pensées du vulgaire , un reflet lumineux à toutes les auréoles ? Eh bien ! non ; celle de notre éminent poète n'avait pas besoin de ce supplément ; elle est assez belle pour pouvoir s'en passer ! Il ne pensait point à cela sans doute, car la modestie se joint à son éclatant mérite, et c'est un relief bien pur qui l'a rendu encore plus admi- rable. M. Soulary préféra rester « dans son village, » dans son beau Lyon, qui est fier d'avoir un tel poète. Et puis le rêveur, adorant la campagne, voyait, non loin de sa ville natale, ces montagnes du Bugey qu'il aime et d'où il a daté de remarquables pièces. Voici cette charmante poésie : DANS MON VILLAGE DE LYON Dans mon village de Lyon Nous avons aussi nos merveilles : Des gens de plume et de crayon, Voire des commis de rayon, Et des abeilles.