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                     SIDOINE APOLLINAIRE.                227

 n'hésita pas à accepter la guerre, et l'on vit se repro-
 duire au pied du Puy-de-Dôme, où Vercingétorix avait
 défait César, une lutte non moins héroïque que la pre-
 mière, mais où les rôles avaient changé ; c'était au nom
 des lois de Rome et pour la foi chrétienne que combat-
 taient maintenant les petits-fils des héros gaulois. Pro-
 tégés par l'énergie et le courage d'Ecdicius, par la
 prudence et la sainteté de Sidoine, les habitants non-
 seulement repoussèrent les assaillants, mais ils allèrent
 même plusieurs fois les attaquer jusque dans leur camp
 et les lassèrent tellement par de fréquentes sorties, que le
 roi goth leva le siège et se retira sur son territoire. Mais
 l'Arvernie était dévastée; la famine et la peste y faisaient
les plus cruels ravages. Aussitôt, la charité de Sidoine,
 qu'on aurait pu croire épuisée, se répand comme un fleuve
de bénédiction et d'abondance et nourrit pendant plu-
sieurs mois des milliers de malades, de soldats et de
laboureurs.
    Papianille, dit Grégoire de Tours, retirée dans un
monastère, venait sans bruit, et avec une pieuse admira-
tion pour la charité de son mari, racheter du prix de sa
dot les meubles, la vaisselle d'argent et les objets d'art
que le prélat avait vendus ; mais tous ces souve-
nirs de famille reprenaient peu après le même chemin,
selon ce précepte de l'Évangile : « Si vous voulez être
« mon disciple et me suivre, vendez tous vos biens et don-
« nez-en le prix aux pauvres. » Cette charité cependant
n'empêcha point dans les secrets desseins de Dieu une
nouvelle invasion des barbares, et ce coup fut encore
plus sensible au cœur du bon pasteur, mais ne l'abattit
pas. Euric, dit Rohrbacher, faisait encore de plus grands
ravages dans l'Église que dans l'État ; car ce prince
arien, passionné pour sa secte, attribuait la prospérité de