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CHRONIQUE LOCALE. 159 établissement, plus redoutable aux Lyonnais qu'aux Prussiens, a été rendu, le mois dernier, à ses vrais et légitimes propriétaires, au grand contentement des voisins. — L'installation du vénérable abbé Coudour à la cure de Saint- Vincent n'a pas eu lieu le 2 juillet, comme nous l'avons dit, mais le 9. — M. le ministre de l'Intruction publique a nommé M. Guichard directeur de notre école des Beaux-Arts. On dit que la municipalité lui refuse l'allocation qui dépend de la ville. — La Commune de Lyon vient de faire présent à la bibliothèque du Palais-des-Arts du portrait de Garibaldi. Est-ce comme bienfaiteur de la cité, ami de la France, grand général que le vainqueur d'Autun et de Dijon restera parmi nous ? sans doute comme tout cela. — Une manifestation anti-cléricale doit être faite par notre muni- cipalité à propos de l'inauguration de la voie ferrée à travers le Mont- Cenis. Déjà , le 10 au matin, un train a parcouru avec un plein succès la ligne entre Bussoleno et Bardonnèche ; l'inauguration aura lieu pro- bablement le 17 septembre. On y boira. — L'assemblée générale des actionnaires de la Société anonyme de l'Exposition universelle a eu lieu le 8 courant. Les résolutions sou- mises à l'assemblée ont été acceptées à l'unanimité. L'ouverture de l'Exposition est officiellement fixée au 1er mai 1872. — Grâce au zèle de M. Lortet, aidé du concours de MM. Dumortier, Locard et Chantre, la salle de géologie et de paléontologie des terrains tertiaires est enfin définitivement organisée. Les nombreux matériaux accumulés par M. Jourdan sont classés, et notre musée géologique peut être aujourd'hui compté parmi les plus beaux de l'Europe. :— Si notre Palais-des-Arts est encore souillé par les entrepôts de cuirs et autres objets entassés par la spéculation en des jours doulou- reux et néfastes, le musée des peintres lyonnais a du moins pu être rendu à sa destination. Quelques changements y ont été apportés. Ainsi, autrefois, les tableaux de cette galerie étaient placés sans autre ordre que celui de la forme ou de la dimension des cadres. Aujour- d'hui, les tableaux de chaque artiste sont groupés de manière à for- mer un ensemble Par une heureuse inspiration de M. Martin-Daus- signy, tous les Bonnefond sont réunis, tous les Saint-Jean, les de Boissieu, les Grobon, les Berjon; il en résulte que l'on peut comparer les œuvres du même maître les unes avec les autres, puis comparer le tout avec l'ensemble des œuvres d'un autre artiste. Lorsque la grande salle des tableaux sera débarrassée, il y aura une autre combinaison plus compliquée et plus importante, c'est la classification par écoles. Ainsi, on séparera les écoles française, italienne, allemande, hollandaise, et la confusion qui a régné jusqu'à ce jour disparaîtra pour la plus grande instruction des élèves et du public. Une autre salle ouverte et déjà visitée avec empressement, c'est celle des statues moulées sur l'amique. Là encore on retrouve le génie actif et organisateur du Conservateur de nos musées. — Sans être ce qu'il devrait être, notre bilan intellectuel n'est point désastreux. Un de nos compatriotes les plus illustres, monsei- gneur David, évêque de Saint-Brieuc, a publié : « Quelques paroles d'hommage a la mémoire de nos morts. » Dans cette oraison funèbre, l'orateur loin de voir la ruine de la France, déclare comme un pro- phète « qu'un jour viendra, — un jour moins éloigné que nos enne- mis ne le supposent — où la France relèvera son front et reprendra de vive force sa place dans le monde; car elle est puissante, elle est