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                          FOÉSII:.




                    L'I L E - B A R B E


            A MONSIEUR P A b L SAINT-OLIVE



Vous, qui du vieux Lyon explorez les merveilles,
 Pour qui chaque débris est un sujet de veilles,
Qui ne souriez pas d'un bel air de dédain
Quand, sur une légende, un cœur humble se pose,
-Vous qui dites souvent soit en vers, soit, en prose,
     l'es vérités a-j genre humain,

Enfant de Lugdununi, vous devez aimer l'Ile
Quittez quelques instan's les échos de la vil!;,
Perse, le grand penseur, le rude Juvénal,
Sur les bords de la Saône, oh ! veuillez bien me, suivre,
l à , plus d'un souvenir doit longtemps nous survivre :
      Cher souvenir du sol natal !

Jeune, j'ai contemplé ce joli bloc de pierre,
Voilé de mousse blonde et couronné de lierre,
Caressé par des flots miroi'.ant au soleil,
Où les oiseaux chantaient l'hymne que sait comprendre
Tout cœur gonflé d'extase, et qui ne croit entendre
     Qu'un chant d'amour à son réveil.

Je me disais : Le temps qui sans cesse travaille,
Qui sait broyer le roc avec le brin de paille,
A formé cet îlot, fraîche oasis de paix,
Pour reposer les yeux des horizons de plâtre,
De tout ce faux brillant que la foule idolâtre
     Et ne mépiiscra jaunis.

Des moines défricheurs qui comblaient les abîmes,
i^ui i'aisai ni tout germer sur les plus hautes cîmes,