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                   FOSSÉS DE LA LANTERNE                    o2i)

   Derrière, le long du clos Saint-Pierre, régnait une
mette de dix pieds de largeur appelée les Ecîoisons.
   On ne pénétrait en ville que par deux portes précédées
de pont-levis : celle de la Pêcherie, autrement dite de
Chenevrier, et celle de la Lanterne.
    La première, déjà nommée en 1270, était située sur le
bord de la Saône, en tête de la rue de la Pêcherie, plus
anciennement de la Vaysselerie; celle de la Lanterne, qui
n'apparaît qu'en 1346, faisait face à la rue de même nom
appelée auparavant rue de de la Platière. Elle était con-
tiguë à la chapelle de Sainte-Marguerite, ancienne réclu-
serie. La chapelle est figurée sur le plan de 1550, mais
non la porte, qui était démolie depuis 1530.
    La muraille était flanquée de dix tours rondes et
carrées, non comprises celles qui faisaient partie des
portes. Il y en avait deux entre la porte de Chenevrier
et celle de la Lanterne; huit depuis celle-ci jusqu'au
Rhône. Elle était épaulée du côté de la ville par des
contreforts où étaient pratiqués des degrés pour monter
 sur le rempart (1).
    Parallèlement à la grande muraille, mais bien en con-
 tre-bas, existait un autre mur appelé la Douve. L'espace
 entre deux formait un terre-plein ou bas-port d'environ
 vingt-trois mètres de largeur, qui servait habituelle-
 ment de lieu d'exercice aux archers et aux arquebusiers ;
 chacune de ces compagnies y avait une loge construite à
 demeure.
     Au pied de la Douve était le canal dans lequel cou-
  lait l'eau qui servait à remplir le fossé dans les temps
  d'alarme. Ce canal, qu'on a retrouvé en 1829, en creu-
   (1) 1346, Jeannette, fille de noble Jean de l'Ulme, possède deux
 maisons situées in vico du Bessaljuxth gradus murorum clausura-
 rum (Terriers de la Platière.) —