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52 ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS. Cela garde d'ennui, de travailler en peu de compagnie. Seule,il vous vient un nonchaloir,dit-elle.—Moi, de même, ce qui m'irrite,répondit le gars,c'est justement cela.Quand nous sommes, là -bas, dans notre hutte, où nous n'enten- dons que le bruissement du Rhône impétueux qui mange les graviers, oh ! parfois, quelles heures d'ennui ! Pas au- tant l'été ; car, d'habitude, nous faisons nos courses, l'été, avec mon père, de métairie en métairie. Mais quand lou verbouisset vèn rouge, Que H jour se fan ivernouge, E loungo li vihado, autour dou recalieu, Entanterin qu'à la cadaulo Quauque esperitoun siblo o miaulo, Sènso lume e sens grandparaulo Fau espéra la som, tout soulet iéu em'éu La jeune fille lui dit promprement : — « Mais ta mère, où demeure-t-elle ? » — « Elle est morte ! . . . » Le garçon se tut un petit moment, puis reprit : « Quand Vincenette était avec nous et que, toute jeune, elle gardait encore la cabane, pour lors c'était un plaisir! » — Mai coume ! Vincenet, As uno sorre! ( Mais quoi ? Vincent, tu as une smur ? ) — E la jouvento Braveto qu'es e ben fasento, Digue lou verganié. — lé donnés d'èr, a ta sourreto ? — Qu'au ? ièu ? pas mai! elo éi saureto, E iéu sieu, louvesès, brun coume un courcoussoun. Lui ressembles-tu, à ta jeune sœur? — « Qui? moi? Qu'il s'en faut! Elle estblondine, et je suis, vous le voyez, bru:i comme un cuceron... - Mais plutôt, savez-vous