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464 ÉTUDE SUR LA DÉDICACE Il semble cependant que les premiers chrétiens ont em- prunté ingénieusement à l'usage de dédier un monument funèbre SVB ASCJA un moyen pour faire reconnaître leurs tombes sans inspirer la moindre méfiance aux païens, parmi lesquels ils vivaient. Les monuments funèbres de ceux-ci marqués de ce signe et de cette dédicace, qui n'a- vait rien de religieux, étaient pour lesfidèlesune garantie. Mais l'exagération de la longueur du manche au-dessus de la lame n'aurait pas suffi, puisqu'elle se remarque généralement sur presque toutes les tombes païennes. Il s'agissait donc de dénaturer légèrement la figure conventionnelle de Yascia et de lui donner une forme qui rappelât celle de la croix, sans cependant que la transfor- mation fût trop évidente. Gruter cite plusieurs monuments funèbres trouvés à Lyon et perdus aujourd'hui, sur lesquels cette modifica- tion de la figure de Yascia est très-nettement caractérisée et offre une différence notable avec Yascia des tombes païennes. Nous en donnons ici la reproduction exacte. \ C'est véritablement une ascia crucifère. Le n° 26 et surtout le n° 20 de M. Sansas sont parfai- tement dans ce sens ; de toutes les tombes dont il a parlé, ce sont les deux seules que l'on puisse sérieusement regarder comme chrétiennes.