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DES TOMBEAUX GALLO-ROMAINS. 44!) crer le monument, et ne voulait pas transmettre ce droit, que personne ne pouvait usurper, la dédicace n'avait lieu que plus tard , après la consécration et la mise en place du tombeau. Alors, les funérailles ayant été accomplies précédemment, la formule de la dédicace devait naturel- lement changer et se composer d'une expression ayant un caractère moins précis et plus général, puisque le dedica- tor n'avait pas assisté à la cérémonie. L'inscription devait dire simplement que le tombeau avait été dédié à la per- sonne pendant qu'on y travaillait ; mais ce n'était plus le dedicator qui était censé l'avoir taillé et élevé lui-même. C'est ce que dit fort bien l'inscription suivante : D. M. Titiœ Catiœ Defunctœ annorum XIII. m. V. d. VIII Catia Bubale filiœ piissimœ etsibi vivœ posuit. Hoc saxum sub ose. ded. est (1). On sent ici que la DEDICARE SVB ASCIA a été ajou- tée après coup, puisqu'elle ne se lie point à l'inscription. Catia Bubate a élevé le monument (posuit), mais cette dé- dicace n'est pas son fait et n'a qu'un caractère général, sans laisser connaître quel en est l'auteur. Cette expression était aussi employée lorsque la tombe contenait les restes de toute une famille dont les membres étaient morts plusieurs années les uns après les autres. Les funérailles n'ayant pas été faites en même temps, et le tombeau, par conséquent, n'ayant pas pu être dédié par le même dedicator, il avait fallu prendre le parti d'y met- tre l'indice d'une dédicace générale , sans rien préciser. C'est ce dont nous voyons un exemple au musée de Lyon (2) : Hoc monimentum sub asciâ dedicatum est. Si l'on pouvait douter un instant de l'intention du dedi- cator faisant le simulacre de tailler le monument funèbre, (1) Gruter, 709, 5. (2) Comarmond, Musée lapidaire, pige 301. 29