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444                 ÉTUDE SUR LA DÉDICACE

 monument qui recouvre les cendres de la défunte , c'est
 un hommage rendu à sa mémoire par le mari en per-
 sonne, c'est lui qui parle dans l'inscription , c'est lui qui
 élève le tombeau, qui le dédie (posui et dedicavi). Ce n'est
 plus une relation froide de la cérémonie écrite par un la-
 picide, c'est la cérémonie elle-même.
    DEDICARE SUB ASCIA était si bien une preuve d'af-
 fection, qu'il est à remarquer que toutes les inscriptions
 qui portent cette dédicace, témoignent d'une douleur bien
 plus vive de la part de ceux qui ont élevé le tombeau, que
 celles privées de cette formule.
    Cependant, il ne suffisait point, pour remplir les fonc-
 tions de dedicalor, d'être le fi1 s ou le plus proche parent
 du défunt, il fallait encore être choisi ou délégué de la
famille. Facciolati, qui a si savamment expliqué les usages
 et les expressions des Romains, s'exprime ainsi : Dedicare
 est magistratus aut illius quem populus jusserit. Nous fe-
rons remarquer que la famille avait toujours soin de char-
ger de cet honneur le fils ou le plus proche parent, mais
 encore fallait-il son assentiment, comme cela se pratique
aujourd'hui pour nommer un tuteur.
    Il est facile de comprendre qu'un tombeau taillé par les
mains d'un fils pour renfermer ou recouvrir les restes
mortels d'un père ou d'une mère et honorer leur mémoire,
était de sa part un hommage bien plus affectueux et
plus empreint de respectueuse piété filiale que s'il avait
étrt simplement l'œuvre d'un mercenaire ?
    D'ailleurs, ne voyons-nous pas encore de nos jours des
rois, des princes, de hauts fonctionnaires, des personna-
ges éminents, pour marquer l'intérêt qu'ils portent à l'é-
lévation d'un monument, pour y donner plus d'impor-
tance , enfin pour témoigner une plus grande affection à
ceux à qui il est destiné, venir en poser la première pierre,