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                DES TOMBEAUX GALLO ROMAINS.               443

montre la douleur d'un frère déposant dans l'urne les
cendres d'une sœur bien-aimée, et, Yascia à la main, fai-
sant le simulacre de façonner lui-même le monument qui,
par son inscription, rappelle les vertus de celle dont il
recouvrait les restes mortels. Ne semble-t-il pas entendre
ce frère prononcer d'une voix émue cette formule dédica-
toire dont l'inscription nous a conservé une partie, et ter-
miner en disant : Ego Decimus Marcus, memor pietatis so-
roris dulcissimœ piissimœ meœ animœ incomparabilis ,
reliquias ejus in hoc twnulo, dico et sub asciâ dedico.
   Ne nous semble-t-il pas le voir alors, saisissant Yascia,
faire en deux ou trois coups le simulacre de tailler lui-
môme ce monument et le consacrer ainsi à jamais à la
mémoire de sa sœur chérie ?
   Cette inscription fait parfaitement sentir la différence
qu'il y a entre dicare et dedicare. Dicare, c'est désigner la
destination du tombeau [pour telle ou telle personne ; et
dedicare, c'est le lui dédier, c'est-à-dire l'avoir fait soi-
même à son intention.
   Veut-on un autre exemple ?
   D. M, Et quieti œternœ tertini.,.. ssi veterani leg. VIII
aug. et tertiniœ amabilis sine g... le natione Graeca incom..,
dea conjugi karissimœ et pientissimœ castissimœ conserva-
trici meae pientissimœ fortunœ presenti quae mihi nullam
contumneliam nec animi lesionem fecit quae mecum vixit in
matrimonio annis XVIII diebus XX sine ulla lœsura nec
animi offensione quœ dum ego inperegre eram subita morte
die tertio mihi erepta erit et ideo hune titulum mihi et Mi
vivus posui et posterisque meis et sub asciâ dedicavi.
   Ne sent-on pas encore ici la différence qu'il y a entre
ponere et dedicare ? Cette finale placée tout à fait à la fin
d'une longue inscription, ne se rapporte en aucune ma-
nière aux dieux infernaux, elle s'adresse positivement au