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414                  ÉTUDE SUR LA DAÉD1C CE

 sable dans un passage de Plaute , tiré de la comédie Asi-
naria, acte II, scène n.
   Léonida et Libanus sont deux esclaves cherchant à
s'emparer d'une somme de vingt mines, dues à un nommé
Saurea, maître d'hôtel, pour prix d'ânes vendus. Léonida
rend compte à son complice de la fourberie qu'il a prépa-
rée dans ce but, et l'informe que déjà il s'est fait passer
pour ledit Saurea, afin de recevoir à sa place l'argent que
l'envoyé de l'acheteur apportera ; maisla grande difficulté
pour les deux fripons est de pouvoir se placer à temps en-
tre le débiteur et le créancier. Libanus prend alors la pa-
role et s'ingénie à trouver un moyen de mener l'affaire
jusqu'au bout. Il ajoute :

                                              Hem istud ago.
      Quomodo argentum intervortam et adventorem et Sauream.
      Jam opus est exasciatum ; nam si ille argentum prius
      Hospes hue adfert, continuo nos ambo exclusi sumus.
   Cette expression de Plaute est d'autant plus décisive,
qu'elle est employée par l'auteur latin comme métaphore,
et qu'il n'est point question du commencement d'un ou-
vrage matériel.
   Cet opus exasciatum n'est"qu'une première ruse prépa-
ratoire pour extorquer de l'argent destiné à un autre. En
se servant ici de cette expression, Plaute nous démontre
de la manière la plus claire que, dans la langue latine,
exasciare opus signifiait commencer un ouvrage , et vient
confirmer l'opinion déjà émise par plusieurs , quascia est
un mot générique désignant toute espèce d'instrument
propre à donner le premier coup dans un travail quelcon-
que , et que la représentation de cet instrument était re-
gardée comme le symbole et l'emblème du travail (1).

  (1) On se servait souvent du mot ascia dans un sensfiguré.Apulée