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380                       LITURGIE.

 cette hymne est basée sur le même nombre de syllabes à
 chaque vers.
   Quelle est la raison de ces changements? Voici à cet
égard quelques documents qui nous ont été communiqués
par un savant ecclésiastique :
   « La rédaction ancienne du Veni Creator (celle que nous
avions conservée à Lyon) fut suivie à Rome jusqu'à la pu-
blication du bréviaire romain, corrigé par l'ordre d'Urbain
VIII, en 1631. La correction des hyrmes fut opérée par
trois jésuites : Famien Strada, Tarquin Galluzi et Jérôme
Petrucci. Ces pères eurent la prétention de ramener les
hymnes du bréviaire à la métrique classique, mais ils ont
fait une bien pauvre besogne, car ils ont rendu ces hym-
nes plus barbares qu'elles n'étaient avant eux. Il fallait les
laisser telles qu'elles étaient ou les changer totalement,
comme on fit en France. »
   « Si l'Église a le droit d'avoir sa langue et sa gram-
maire, comme on le dit communément et comme je suis
très-porté à l'admettre (la jurisprudence a bien sa langue,
son vocabulaire et sa grammaire), je ne vois pas pour-
quoi l'Église n'aurait pas aussi sa métrique ? Cette métri-
que était fort simple et appropriée à son caractère ; huit
syllabes par exemple, dont les deux dernières formaient un
iambe. On a trouvé que ces strophes n'étaient pas suffisam-
ment horatiennes; on les a forcément ramenées au mètre,
soit en transposant les mots, soit en substituant quelques -
uns, soit en insérant des anapestes au lieu de spondées, le
tout entrelardé de nombreuses élisions qui ne sont rien
moins qu'harmonieuses, par exemple: Vsquequa quœ altis-
simo ! Aussi, au témoignage de dom Guéranger, il fut
impossible d'introduire l'usage de ces hymnes corrigées
dans la basilique de Saint-Pierre, mais elles s'étendirent
rapidement dans les autres églises de Rome, de l'Italie et