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                          11TURGIE.                       381

même delà chrétienté, excepté en France où l'on con-
serva toujours les anciennes dans les églises qui avaient
gardé le romain. Mais ces dernières années, en consé-
quence de la fougue ultramontaine, toutes nos églises
avaient adopté les corrections. Aujourd'hui encore, dans
Rome même, les bénédictins du Mont-Cassin, les cister-
ciens, les chartreux, etc, ont conservé les anciennes. »
   Pour ce qui concerne le chant, il y aurait à signaler un
grand nombre d'interprétations fautives, accumulées par
l'arrangeur parisien du chant lyonnais. Ce n'est pas mau-
vaise volonté de sa part; en voulant être scrupuleusement
exact,, il lui est arrivé de reproduire souvent des erreurs
de copie, et des notations incomplètes, comme il y en
avait beaucoup à une époque où l'on se reposait sur la
science des chantres. Je ne parle pas des pièces arran-
gées, nouvelles, elles sont nombreuses aussi et font une,
triste figure. Bornons-nous aux changements des mélodies
communes au Lyonnais et au Romain.
   D'abord, l'intonation du Veni creator ; elle commence
par les notes suivantes : sol, la, si bémol, la, sol, fa, sol,
la, sol. (Graduel de l'Eglise de Lyon. Périsse 1851). Puis
le dernier vers où, sur la syllabe ti du mot creasli, il y a
les notes : la, si bémol, la...
   Dans le chant nouveau, l'intonation se borne aux
notes suivantes : sol, la, sol, fa, sol, la, sol.
   Il est probable que les trois notes supprimées ne sont
pas dans les anciennes notations, mais pour quiconque est
au courant de la pratique du plain-chant, elles constituent
une liaison toute naturelle et qui a dû être en usage dès
le principe, une amélioration du chant maintenue dans la
tradition des manécanteries, sans qu'il parût nécessaire
de la noter. Il y a de nombreux exemples de notes utiles
ainsi à ajouter aux notations incomplètes des premiers siè-