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 338                FOSSÉS EE LA LANTERNE.

  restait ouverte du côté nord, exposée aux surprises des
 ennemis venant de Bresse, de Savoie, du Dauphiné, qui
 appartenaient à des seigneurs étrangers. Les bourgeois
 résolurent donc de se défendre de ce côté par une mu-
 raille précédée d'un grand fossé. A cet effet, ils relevè-
 rent la fortification romaine de ses ruines, en opérant
 un changement de front; faite d'abord pour défendre la
 montagne, elle fut transformée pour défendre la plaine.
 C'est sans doute ce qu'il faut entendre par ces expres-
 sions: Possuiit cives mcliorare secundum          prœseniem
 formam clausuras quoque et fossala qvœ snnl.
    En résumé, on peut discuter sur l'antiquité du canal
 de Neyron, mais non sur sa destination. 11 appartient
aux fossés de la Lanterne. L'acie consulaire de 1512
certifie envers et contre tous, qu'on mettait l'eau dedans
les fos3és lorsqu'on voulait, quand il en était besoin. On
ne pouvait y verser l'eau qu'au moyen d'un canal de déri-
vation; ce canal existe, c'est celui de Neyron. Il entrait
dans les fossés du côté du Rhône et s'écoulait dans la
Saône.
    Voilà ce qu'était en réalité ce fameux canal de commu-
nication du Rhône à la Saône, dont le souvenir confus,
dénaturé s'est perpétué d'âge en âge; ce canal, dont les.
historiens ont fait une voie navigable creusée par les
Romains pour communiquer d'un fleuve à l'autre.
   Quant à Fétymologie du n«m de Lanterne, donné aux
fossés, à la porte principale et à la rue qui y aboutissait,
plusieurs ont dit qu'il venait de l'enseigne d'une maison
du voisinage. C'est encore une erreur. Cette appellation
venait d'un belvédère ou lanterne établi sur la plate-
forme de la plus haute tour, attenante à la porte. C'est
dans cette lanterne que se tenait la sentinelle chargée
d'avoir l'Å“il au guet et de donner l'alarme en cas de