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FOSSÉS DE LA LANTERNE. 333 nie il l'admet lui-même , avec Ménestrier et Delorme, le canal versait directement ses eaux dans les fossés de la Lanterne, dès lors il n'y avait plus moyen de les dis- tribuer dans la ville en fontaines jaillissantes. Au reste il est juste de faire remarquer que ce savant n'a émis l'idée de bornes-fontaines que sous forme de doute; il déclare, dans son mémoire, qu'on était encore « dans l'ignorance la plus complète sur la destination précise de ces eaux ». Le but principal qu'il s'est proposé est de prouver que la double galerie était un aqueduc et non un chemin couvert, comme l'ont prétendu Cochard et Flachéron. Sur ce point son argumentation est sans réplique. Pour qu'elle fut un chemin militaire, il faudrait, entre autres conditions essentielles, fait-il observer, qu'elle fut insubmersible ; qu'elle se rattachât sans discontinuité au château de Miribel, qu'il s'agissait de mettre en commu- nication avec Lyon. Or, ce souterrain n'est pas à l'abri des inondations, non-seulement pendant les grosses eaux, mais même pen- dant leur état moyen, dans toute la partie qui a voisine Neyron. Comment supposer une aussi grande impré- voyance ? comment admettre qu'on ait construit pour un service permanent une voie souterraine qui devait être nécessairement interceptée pendant une partie de l'année? qu'on l'ait dirigée horizontalement dans le lit du fleuve, lorsqu'il était si facile de suivre un plan supérieur. Entre le château de Miribel et Neyron, où la double galerie entre dans le Rhône, il y a une distance de trois à quatre kilomètres. Dans toute cette étendue, il n'y a au- cune trace de souterrain. Il n'est pas supposable que cet ouvrage , dont la solidité est telle qu'il a résisté contre les actions atmosphériques et les assauts répétés du fleuve