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332                FOSSÉS DE I,.V LANTERNE.

   Ménestrier, Delorme et Fournet regardent avec raison
ces galeries comme un aqueduc; quant à l'usage de ses
eaux, ils se trompent. Ménestrier prétend , dans sa dix-
septième dissertation, qu'elles servaient de moteur à
divers établissements industriels situés au bas de la
colline Saint-Sébastien; les deux autres qu'elles alimen-
taient les fontaines de la ville basse.
    Cochard et Flachéron en font au contraire une voie
militaire entre Miribeî et Lj'on. D'après Cochard, elle
aurait été établie au moyen âge par les sires de Beaujeu
pour défendre leurs vastes domaines, qui s'étendaient jus-
qu'aux Terreaux : Flachéron estime qu'elle remonte au
vie siècle, sous les rois de Bourgogne, qui l'auraient fait
construire pour relier à Lyon le château fort de Miribel,
poste avancé destiné à couvrir cette viile. Des deux ga-
leries, l'une serait pour l'aller, l'autre pour le retour.
    Aucun de ces systèmes n'est soutenable ; nous en
passons sous silence plusieurs autres qui le sont encore
moins.
    Les eaux du canal n'étaient pas destinées à servir de mo-
teur hydraulique, caria hauteur de la chute était au maxi-
mum de deux mètres. Comment supposer, dit Flachéron,
que pour un si faible résultat on ait exécuté à grands frais
deux vastes souterrains de neuf kilomètres de longueur,
tandis qu'il était si facile d'obtenir sur les bords du fleuve,
avec la rapidité du courant, une force motrice bien plus
 considérable, à la portée de tous? Nous ajoutons : ni les
 lieux, ni les chroniques n'ont conservé d'indice de ces
 prétendus établissements industriels.
    L'opinion de M. Fournet que les Romains avaient cons-
 truit cet aqueduc pour fournir la ville basse d'eau pota-
 ble ne résiste pas à la critique. D'abord il n'y avait pas
 de ville dans la plaine à l'époque romaine. Ensuite, com-