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328 FOSSÉS DE LA LANTERNE. L'eau n'arrivait pas davantage par infiltration : les fossés n'étaient pas assez profonds. La'preuve en est qu'ils servaient habituellement aux exercices des archers et des arquebusiers ; c'est aussi dans les fossés que se tenait le marché aux pourceaux. Les écluses qui traversaient les fossés suffiraient seules à prouver qu'ils n'étaient pas alimentés par infil- tration; caries écluses supposent nécessairement une eau que l'on peut introduire d'un endroit dans un autre, dont on peut élever ou abaisser le niveau dans une certai- ne mesure. Elles n'auraient pas raison d'être dans une nappe d'eau d'infiltration, attendu qu'il n'y a pas moyen de faire mouvoir ces eaux mortes, de les élever ou de les abaisser ; leur niveau est partout le même, il suit forcé- ment la crue et la baisse des fleuves. Ajoutons que dans cet état, on courait le danger d'avoir des fossés sans eaux si la nécessité de mettre la ville en état de défense se fût produite dans un temps de sécheresse. On avait donc créé un moyen artificiel d'inonder les fossés en tout temps. De là le système de deux fossés l'un dans l'autre : le moins profond, le plus large, qui était ordinairement à sec, le plus bas, où coulait une eau vive qui servait à inon- der le grand fossé au moyen de barrages échelonnés de distance en distance, ce qui n'avait pu se faire qu'en ame- nant l'eau par un canal de déviation. Ces indications sont confirmées par un acte consulaire qui ne laisse aucun doute à cet égard. En effet, en 1512, les fossés de la Lanterne qui n'avaient pas été réparés depuis près d'un siècle, étaient en mauvais état. Le lundi 2 août, le Consulat prit uns délibération portant que « pour se conformer aux ordres de M. de la « Voulte, commissaire des fortifications,'de faire nettoyer