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326               FOSSES DE LA LANTERNE.

sant les fondations du Grand-Théâtre, avait environ
vingt-deux mètres de largeur, les murs des quais avaient
plus d'un mètre d'épaisseur.
   Les fossés étaient traversés d'une tour à l'autre par
des écluses appelées écloisons.
   Les coulevriniers s'exerçaient au tir dans le canal
même. Leur loge était supportée par des piliers qui la met-
taient hors de l'eau ; ils tiraient contre une butte établie
d'abord du côté de Saône, transportée, en 1533, à l'autre
extrémité des fossés, du côté du Rhône, parce que les
habitants du quartier de la Lanterne s'étaient plaint
« que les détonations des armes à feu faisaient grand
nuysance aux femmes ensaintes, aux enfants et a leurs
vins. »
   Les indications qui précèdent sont prises en partie
dans les ventes concernant les emplacements qui for-
ment le massif de maisons sur la place des Terreaux,
en face de l'Hôtel-de-Ville. Ces actes , de 1556 , nous
apprennent que les lots situés le long de la rue des
Ecloisons (rue de la Cage) ont subi un retranchement
parallèle à la muraille pour laisser à la rue une largeur
de quinze pieds ; qu'ils ont une profondeur de soixante-
sept pieds du sud au nord, et sont limités de ce côté par le
mur de la Douve, où commence le fossé.
   Les emplacements qui font face à la rue d'Algérie sont
pris dans le fossé même ; ils ont soixante-huit pieds de
profondeur, y compris le mur de la Douve. Les construc-
teurs aligneront leurs façades sur une ligne droite ten-
dant du bâtiment du poids des farines, propriété de la
Ville, à la tour des Serpents, qui termine le rempart sur
le Rhône.
   Ici se présente une question d'un grand intérêt :
   D'où venait l'eau des fossés ?