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POESIE. Les regrets, sur sa triste bière, Lui font comme un bouquet d'amour, Une couronne tendre et fière ; Mais l'ange est au divin séjour ! C'était une si fraîche rose, C'était l'orgueil de la cité ! Et tout bas, l'on pleure, l'on cause De son renom bien mérité. Puis, le regard suit, dans l'église, Les enfants vêtus de son deuil, Frêles comme la frêle brise, Ignorant encor le cercueil ! III. L'étranger a pleuré, — les larmes de l'artiste Ont parfois quelque chose et de doux et de triste, L'art épure notre âme et développe en nous Ce sentiment exquis dont les grands sont jaloux. Je n'ai jamais revu !a vieille et belle église, Sans y voir ce cercueil... et quand j'y suis assise, J'aperçois l'enfant pâle, aux yeux noirs, qu'on portait, Et qui pleurait, brisée, alors que l'on chantait Un hymne de douleur, un hymne pour sa mère !... Ce temps est loin, mon Dieu ! c'est un songe éphémère, Mais l'enfant d'autrefois vient poser, en ce jour, Sur ce drap noir, son luth, comme un gage d'amour ! Adèle SOUCHIER.