Revue du Lyonnais » série 3 - n°12 ( 1871 ) » pp.321

L'ÉGLISE DE SAINT-BARNARD A ROMANS

                        (ÎIRÔME) .


                            I.

Belle, vaste, élancée en sa grandeur de pierre,
En sa nef où ne luit qu'une pâle lumière,
Mystérieuse avec cette noble sombreur,
La vieille église règne au sein de sa hauteur.
t e regard sérieux se plonge dans la voûte....
 Tout fait silence.... Eh bien ! le voyageur écoute....
Il écoute longtemps un écho du passé
Un sentiment de foi ne s'est point effacé
Dans le cœur de l'artiste; il rêve, il prie, adore
Le grand Dieu de ce temple, et puis, il rêve encore.

— Quelles mains, se dit-il, élevant ce vaisseau,
Lui mirent u;i cachet et si pur et si beau ?
Moines de Saint-Bnrnard, au talisman magique,
C'est à vous que l'on doit ce monument antique ;
Chacun de vous offra t son travail au Seigneur,
Comme un hommage ému de généreuse ardeur.
Salut au chœur gothique, un chef-d'œuvre suprême I
Ce chœur majestueux semble fier de lui-même ;
t e jour tremble au travers de ces riches vitraux,
Tel qu'un dernier reflet sur de rouges rideaux.—
0 tableau solennel ! que pense donc une âme
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