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308 BIBLIOGRAPHIE. rnière du dévouement et du sacrifice. En consacrant quel- ques pages à retracer une courte, mais digne existence que la mort entoure d'une si brillante auréole, nous n'avons donc qu'un but : être utile à la jeunesse, essayer de lui rendre service, telle est à la fois, l'explication et l'excuse de cet écrit. « Et maintenant, je livre aux mains de la Provi- dence, ce travail qu'elle m'aura peut-être inspiré pour le bien de quelque âme troublée et défaillante. « Oh! combien je serais récompensé de mes efforts, si, au récit que jevais entreprendre,cette âme, rendue à elle-même, sentait renaître le souffle des grandes pensées et des nobles espérances! » On comprendra aisément, après la lecture de cet avant- propos, combien il est regrettable qu'un sentiment trop délicat ait limité à une publicité restreinte les exemples qui se dégagent de la vie et de la mort de Paul Sauzet. Combien, en effet, d'enseignements dans cette courte existence ! On y voit, après le consciencieux et fécond labeur des études classiques, un esprit ardent à la poursuite du bien et du beau, mêler, aux travaux juridiques et profession- nels , le culte des lettres, l'amour de ces voyages al- pestres qui assainissent le corps et l'âme, l'abandon aux inspirations de Ja poésie et le sentiment profond des joies de la famille, « ce port aimé où l'on vient se reposer de toutes les agitations et de tous les orages. » On y voit ce rare patriotisme, qui, sans bruit, sans cal- cul, sans ostentation, oublie avenir, espérances, voix du foyer, pour répondre aux cris de la patrie en détresse. C'est que pour les âmes d'élite, au moment du péril « la patrie n'est pas une simple et stérile abstraction, c'est une réalité vivante, c'est un être aimé qui se lève avec toute la majesté de son deuil et l'attrait irrésistible du malheur. » Toutefois, cet élan spontané qui devançait les besoins de notre défense ne fut pas un fait particulier à Paul Sauzet,