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BIBLIOGRAPHIE. 30? Il a fallu qu'une pieuse obligation vînt contraindre le biographe de Paul Sauzet à prendre la plume, pour qu'il manifestât, à son insu, sans doute, dans son style cette mesure élégante et naturelle, et dans ses pensées cette élévation et cette délicatesse que ne désavoueraient ni les meilleurs écrivains, ni les plus fidèles observateurs du cœur humain. Et en disant ces choses, nous ne sommes, — nous te- nons à le répéter — que l'écho de tous ceux qui ont lu cette œuvre. Voici d'ailleurs quelques lignes qui en feront connaître l'esprit, la valeur morale et la forme littéraire. « Cet écrit, — dit M. Léon Roux — n'était point d'abord destiné à la publicité qu'il reçoit aujourd'hui dans le cercle de la famille et des amis. Il s'adressait uniquement âmes fils, qui ont connu et aimé celui qui en est l'objet. Je sais bien qu'ils conserveront longtemps son souvenir; mais le temps efface les impressions les plus vives, et sa main, hélas ! ne respecte pas même les nobles figures qui reçoi- vent dans nos cœurs le culte de l'amitié. Il faut pour les arracher à l'oubli, comme à une sorte de profanation, en fixer par une rapide esquisse les principaux traits. J'ai donc essayé de leur faire connaître une belle vie prématurément éteinte et couronnée par une mort glorieuse. Mais depuis que ces lignes ont été tracées,quelques personnes ont pensé qu'il pourrait être utile de placer sous les yeux de la géné- ration qui s'élève des actes qui seront pour elle un véri- table enseignement; à cette génération envahie par le flot des jouissances matérielles et glacée par l'égoïsme, n'est- il pas profitable de présenter un vivifiant exemple, une salutaire leçon? « Ce n'est pas seulement par de bons livres qu'on gué- rira la société malade, c'est surtout par de bons exemples. Rien ne se grave mieux, dans l'esprit des jeunes gens, que la vue des belles actions ; rien n'est plus propre à fortifier leur cœur, à enflammer leur courage, que la mise en lu-