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244 POÉSIE. Loin de ces lourds parfums que le vulgaire acclame, Loin de ce monde injuste et vain ! Des Adrets, ce bandit des hideuses batailles, Qui crut trouver la gloire en bmiant des murailles, Y vint semer la mort avec tous ses vautours. Louis treize y fit prier pour sa santé débile Celle qui ne vit pas sur un trône fragile, Celle qui doit régner toujours. Aujourd'hui que les flots ne bercent plus de rêves, Qu'on ne cherche que l'or sur le sable des grèves, Que fais-tu, bel ilôt, sur la vague arrêté? Hélas ! la Vierge même a fui sur la colline... Plus de moines pieux, plus de cloche argentine, La rafale a tout emporté. Les rafales du temps, de l'inconstance humaine, Les boutades du cœur que chaque brise amène, Ont fait de l'oasis, où'Dieu se laissait voir, Un lieu que la vapeur inonde de sa brume, Où l'on traverse un pont sans vague, sans écume, Au bruit des refrains du lavoir. Oui, oui, les ponts, les passerelles Sont venus tout désenchanter: Même, à quoi serviront les ailes Puisqu'on ballon, tout va monter. Oh ! comme je t'aimais, mignonne, Lorsqu'en bateau vers toi j'allais ! Comme, des rives de la Saône, De gros baisers je t'envoyais ! Tu fus souvent la récompense De mes humbles travaux d'enfant ; Pour toi je récitais d'avance Ma fable, et pleurais moins souvent.