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                         ÉGUSE D'AVENAS.                       23o
  qu'il n'y est pas, même à l'état d'un peu effacé par le temps.
    11 convient donc de rejeter, comme appartenant au domaine
  de l'invention pure, cette audacieuse intercallation, moyen de
  preuve sur lequel l'auteur comptait peut-être le plus. Que resle-
 t—il après cela ? L'autorité de M de la Carelle, qui est venu dé
 durer (j'aime beaucoup une déclaration en fait d'histoire et d'ar-
  chéologie) que les caractères de l'inscription et la disposition
 des personnages prouvaient que l'autel ainsi que l'église dataient
 du xiii0 siècle et étaient dus à saint Louis.
    A cette déclaration j'oppose l'appréciation motivée de deux
 hommes compétents.
    M. Vietiy, dont il est question ci-dessus, dit, dans le rapport
 qu'il fit à ce sujet : « L'autel d'Avenas m'a paru avoir tous les
 » caractères des monuments carlovingiens, tant à cause du cos-
 « tume d'une partie des figures que par la forme des lettres de
 « l'inscription et par le style de la sculpture qui a la teinte de
 « cette époque... »
    M. Péricaud a écrit : « Il es! bien évident que les caractères
 « de cette inscription sont du ixe ou du xe siècles, et que la cou-
 « ronne ainsi que la tunique du roi appartiennent à l'époque où
 « nos anciens rois étaient empereurs d'Occident... » [Album du
 Lyonnais de 1844, p. 63 et 68).
    Autre argument. L'inscription porte le quantième du mois sans
désignation d'année, chose fréquente au ix e siècle et très-rare
au xm e .
   Je pourrais rechercher à mon tour quel est le Louis de l'ins-
cription et peul~être pourrais-je le désigner. Cela m'entraînerait
dans des développements trop étendus. Il me suffit pour le mo-
ment d'avoir essayé d'établir que l'autel d'Avenas appartient à
l'époque carlovingienne et est par conséquent bien antérieur
au xni e siècle et au règne de saint Louis.
                                            Ph.   MICHAUD.