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CLAUDIUS SOULARY PEINTRE ( 1 ) Le maître et l'ami dont j'entreprends de raconter la •vie avait le sentiment et le goût de l'art à un très-haut degré ; sa pensée le reportait sans cesse vers tout ce qui est beau et bon, il vivait par le cœur et par toutes les facultés morales dont il était largement doué. Ces qua- lités me sembleraient à elles seules des titres suffisants pour parler de lui, si à d'autres égards il ne méritait qu'on s'occupât de ses travaux. Claudius Soulary, mort à Saint-Etienne le 20 janvier 1870, était né à Lyon, le 16 octobre 1792. Il avait commencé ses études artistiques à l'école de cette ville , sous la direction de M. Revoil. Après avoir obtenu le prix, il se rendit à Paris, dans l'atelier de Girodet, emportant quelques études faites avec ce fini précieux et pointillé qui caractérisait alors l'école lyon- naise. Girodet, après les avoir examinées, fit avec son pouce quelques larges indications sur ces pauvres éludes qui avaient coûté tant de peine et de travail. Ce ne fut que trois ans plus tard que le jeune Soulary comprit ces corrections; jusque-là il avait cru que ses dessins avaient été gâtés comme à plaisir par une main brutale. Les années passées dans l'atelier de Girodet furent (1) Nous empruntons au Mémorial de la Loire une bonne étude sur un peintre lyonnais que les arts ont perdu l'année dernière. Qu'on nous pardonne d'emprunter à nos voisins, mais c'est un devoir pour la Revue d'accompagner nos défunts illustres, même quand elle n'a pas été invitée à conduire le deuil elle-même. A. V.