page suivante »
LF.8 CHVSSEUUS DE HENNES. 181 1 que, me firent sourire malgré moi. Le D ' Ogier décou- vrant la Saône ! Au bout de deux heures de marche, nous atteignîmes un endroit où des foulées plus nombreuses, des traces de foyers et des débris de toute sorte indiquaient que les Cheveux-Pâles avaient passé la nuit. Je reconnus, même qu'ils avaient dû traverser la rivière sur. ce point, et je retrouvai, dans les grandes herbes du rivage, les ra- deaux grossiers et quelques canots creusés dans des troncs d'arbres, qui avaient servi à cette opération. Dans l'un des canots, on avait oublié un instrument qui attira mon attention. C'était une lourde massue en bois, armée à son extrémité la plus pesante d'une petite hachette en pierre dure, qui me parut être de la serpentine fort tranchante et soigneusement polie à la meule. La pierre était fixée au bois par l'intermédiaire d'une gaine en corne de cerf où elle était comme enchâssée. Je me sou- vins d'avoir vu, dans les musées de la Suisse, des armes semblables pêchées au fond des lacs, et je me rappelai l'opinion émise à ce propos par quelques savants. Selon eux, l'usage des hachettes polies aurait été importé dans l'Europe occidentale par les premiers émigrants aryens, et correspondrait à la dernière et à la plus récente pé- riode de l'âge de pierre dans nos contrées. J'en conclus que les Cheveux-Pâles devaient appartenir aux peuplades de l'âge dit de la pierre polie, dont on a retrouvé des traces abondantes non seulement en Suisse, mais en France et ailleurs. Ainsi se vérifiaient les présages du docteur, qui laveille, me parlant de la supériorité des races aryen- nes sur le ; vieilles tribus autochtones, annonçait comme prochaine la ruine de ces dernières et les grandes inon- dations du monde occidental par les populations aryennes primitives.