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^ ^ T- r ? ^ ' LES CHASSEURS DE HENNES. 477 Il eût été plus qu'inutile de prolonger notre poursuite pendant la nuit. En effet, le fugitif avait dfe s'arrêter pour dormi!', s'assurer d'une retraite sûre, s'y établir, et nous aurions couru grand risque de passer à ses côtés sans le voir. Je pensais qu'en repartant le lendemain A l'aube nous devrions L'atteindre avant, le coucher du so- leil, et je c o u p a i s , pour nous favoriser, sur le temps qu'il perdrait nécessairement à pêcher et à préparer ses aliments. Le premier jour avait dû suffire, en effet, pour épuiser ses maigres provisions, et peut-être aussi pour calmer son ardeur. . XXX Nous allumâmes des feux disposés en cercle, et enve- loppés dans des peaux de renne, nous nous couchâmes dans l'espace laissé libre au milieu. L'un de nous devait veiller pour entretenir les feux, à tour de rôle, précau- tion indispensable contre les rôdeurs à longues dents, qui faisaient vacarme dans les hautes herbes, à une por- tée de fusil de notre campement. Je donnais encore profondément, lorsque je fus éveillé en sursaut par un de mes compagnons. — ^ève-toi, me dit-il à voix basse ; il faut nous ca- cher ; on entend les voix et les pas d'une nombreuse troupe d'hommes qui suit les bords de la rivière et se dirige vers nous. L'aube commençait à peine à blanchir. Mes hommes étaient tous sur pied et jetaient à la hâte du sable sur les feux ; après quoi, je les vis marcher rapidement en tous sens, s'avancer au bord de l'eau et revenir à recu- lons, dans la direction d'un fourré, en me disant d'en faire autant. 12