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ÉTUDE SUR LE PATOIS LYONNAIS. 137 Et le Rhône, ou tant de cités, pour boire, viennent à la file en riant et en chantant, plonger leurs lèvres tout le long; et la Durance, cette chèvre ardente à la course, ron- geant en passant cades et argousiers; et qui,tantôt comme une fille qui vient du puits avec sa cruche,répand son onde en jouant avec les gars qu'elle trouve par la rcute. Tout en disant ceci, Clémence, la gentille reine de Pro- vence, quitte sa chaise et, dans sa corbeille, vient vider son tablier plein... — An pereu, digo leu Mireio, Digo-nous tamben toun ideio ! A toi, maintenant, dirent en chœur les jeunes filles, à toi Mireille, de nous dire ton idée. — Eh ! que voulès que vous digue ? Mouso emé mi gent, A noste mas de Crau counlento, l'a pao rén autre que mi lento. — Oh ! la capouno ! la capouno ! Esclafigueron li chatouno, Aviënvéio, pareis d'un poulit gourbelin, É'eu fa'ncreire au paniêraire Que lou voulié per Calignaire ! E la galejavon (1) — Travaias! travaias! descoucounarello, N'i'a panca proun, galejarello ! Travaillez! travaillezjdécoconneuses, répond en rougis- sant Mireille , n'avez vous pas bientôt fini de vous mo- quer, babillardes? vous feriez vraiment damner les saints ! Per vous counfondre Ou leu que de me veire apoundre (1) Oh! la friponne ! la friponne ! dirent en riant les jeunes filles, elle avait envie apparemment d'un joli corbillon , et clic a fait accroire au vannier qu'elle le voulait pour amant !... el elles la gaussaient..,..