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             DE L'ÉGLISE DE SAINTE-ANNE A ROANNE.                   411


                         CHAPITRE IV.

            Autels, verrières et peintures murales.

   Les trois autels de Sainte-Anne proviennent des ate-
liers de M. Fontenelle[, sculpteur et ornemaniste foré-
zien, mort à Paris en 1866, dont la meilleure œuvre est
sans contredit la Vierge-Mère sculptée en marbre blanc
qui orne une des chapelles de l'église Saint-Etienne de
Roanne, et qu'on a trouvé moyen de rendre invisible en la
dressant à contre-jour. — Le grand autel, en belle pierre
de Tonnerre, est d'une bonne exécution. Payé au moyen
d'offrandes spéciales, il a été composé sur des croquis
fournis par l'écrivain de cette notice, qui se hâte d'ajou-
ter qu'il n'est pour rien toutefois dans les incrustations
bleuâtres du rétable, d'un goût plus que douteux. — La
table repose sur un dossier vertical et six colonnes en
pierre séparées par de riches archivoltes trilobées. —
Quant au rétable, il se compose d'une tablette horizontale,
interrompue par un petit porche sculpté servant d'entrée
au tabernacle, et adossée à quatre gradins étages en r e -
trait qui s'élèvent jusqu'à la niche d'exposition. — Cette
ordonnance compliquée ne rappelle pas sans doute les pri-
mitives et austères traditions chrétiennes (1) (bien que la

   (1) Jusqu'au xive siècle, les autels ne sont que des tables isolées
au milieu du chœur, élevées sur deux ou trois gradins, tables de
pierre, de bois, d'or ou d'argent pendant les sept premiers siècles, sup-
portées par une ou plusieurs colonnes et sous lesquelles viennent
se réfugier les criminels. (Thiers. Dissertations sur les principaux
autels, chap. 3 et 24) Rien sur cette table que le livre des Evangiles ;
ni chandeliers, ni fleurs, ni croix, ni images des saints, au moins
avant le x° siècle. (Rational de G. Durand, tome ior, passim et notes de