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DE L'ÉGLISE DE SAINTE-ANNE A ROANNE. 107 les croisillons ne sont pas même agrémentées parles por- tes de rez-de-chaussée qui existent à Sainte-Anne. — Les architectes du xm6 siècle diminuaient autant que possible dans leurs monuments les pleins, qu'ils dissimu- laient, soit en les éloignant dans une demi-lumière, soit en les garnissant d'à -jours, ou d'arcatures, ou de fausses baies ; s'inspirant des traditions austères de la piété bé- nédictine, ils ont toujours merveilleusement évité tout ce qui pouvait, dans leurs constructions, altérer le senti- ment religieux, qu'ils recherchaient autant que la distinc- tion des formes. — Cette trop brusque terminaison des croisillons offre déplus, à Sainte-Anne, le grave inconvé- nient de rendre impossible, à cause des portes latérales, une nombreuse réunion de fidèles au-devant des deux chapelles orientées, s'ouvrant sur le transsept, et dédiées, l'une à saint Joseph, l'autre à la sainte Vierge, ce qui in- dique bien leur importance. Le chœur de Sainte-Anne est terminé par une abside à trois pans, dont les angles se combinent très heureuse- ment avec les nervures des voûtes. — Cette forme poly- gonale, qui généralement au xm e siècle succéda au plan circulaire de la tradition romane, a l'inconvénient, dans les édifices de petites dimensions, de resserrer beaucoup le pourtour de l'autel.—J'eusse certainement préféré l'abside carrée, percée de trois lancettes espacées et d'inégales hauteurs, mode de clôture fréquemment em- ployé en Bourgogne, dans le Nord et dans la plupart des églises anglaises, où les lancettes sont remplacées par un grand fenestrage à meneaux. Chaque pan de notre abside est percé d'une haute et élégante fenêtre à deux haies, avec rose au sommet ; — les deux baies séparées par un meneau très aminci et assez élégant. — Il est fâcheux que les trois petites