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                   CHRONIQUE LOCALE
    NOHS voici enfin rentrés dans le calme, un calme relatif. Le navire
 de l'État, qui vogue encore à travers les récifs, s'éloigne cependant
 peu à peu des dangers, et les vigies signalent déjà une mer plus tran-
 quille et plus sûre que l'Océan turbulent aux fureurs duquel nous
venons d'échapper.
    Pour parler moins Constitutionnellement, il nous semble que les
 bourgeois sont moins épeurés, que les communards sont moins auda-
 cieux, que les affaires sont moins à l'état de mythe et de rêve. Signe
précieux et irrécusable : on rouvre les soupiraux des caves et on se
réabonne à la Revue du Lyonnais.
    En avons-nous vu fuir des propriétaires timides qui renonçaient à
 toute lecture jusqu'à des temps meilleurs,! Et ce notait pas seulement
 notre feuille modeste qui avait à souffrir des événements ; jusqu'au
Magasin pittoresque et au Musée des familles, six francs par an, qu'on
 mettait de côté pour faiblesse de vue survenue tout à coup.
    Aujourd'hui, amis anciens, amis nouveaux prennent ou reprennent
le chemin de nos bureaux ; les maux d'yeux disparaissent et l'on se
 rattache à notre si grave, si utile et si savante publication ! ! !
    Et nous le comprenons. Est-il bien facile de s'occuper d'histoire et
 d'archéologie quand l'ennemi, quand l'étranger nous pille et nous
écrase,"et quand nos concitoyens, nos voisins, nos amis nous brûlent
et font sa"ter nos monuments Le pétrole a fait cet hiver une rude
concurrence à l'huile de la lampe.
    Enfin, aujourd'hui nous sommes hors d'embarras. Le Progrès nous
 assure qu'il n'y a ni pélroleurs ni communards à Lyon, Marseille,
Toulouse, Bordeaux ou Monlpellier. Paris seul avait le monopole de
cette engeance, et encore ces pauvres gens là étaient-ils plus égarés que
 coupables. Nous avons foi dans le Progrès et nous le croyens, sur ce
chapitre, comme parole d'Evangile.
    —Après une inondation d'affiches et de bulletins, nous avons nommé
les deux députés qui nous manquaient. Nos choix ont été ce qu'ils
devaient être.
    La République est le régime le plus parfait. Appuyée sur le suffrage
universel, elle ne nomme que les plus vertueux et les plus intelligents,
les plus capables et les plus dignes. Plus de cabales, plus d intrigues,
plus d'ambitions. 11 n'y a de la place que pour les plus grands et les
meilleurs.
   Dans le Rhône, ont donc été nommés MM. Ordinaire et Millaud ,
contre MM. Louis Guérin et Réjaunier ; dans l'Ain, MM. Mercier et
Thicrsot contre MM. de Monicault. Chaley, Wolff et de La Chapelle ;
dans la Loire , MM. Chevassleux et Cherpin ; dans l'Isère , le général
Renfort; dans Saône-et-Loire, MM. de Lacretelle, Guillemot, Boysset.
Les mêmes capacités ou à peu prés l'ont emporté dans les autres
départements.
   — L'affaire dite de l'impôt de guerre a élé plaidée et replaidée dans
le courant du mois dernier ; par jugement du 12 juillet, le tribunal
civil de Lyon, première chambre, a déclaré qu'aucune contribution
ne peut nous être imposée sans être autorisée par une loi. De ce juge-
ment ne peut être appelé.