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 78                          CHRONIQUE LOCALE.
    — D'autres grands événements ont agité la ville.
    On se rappelle que le Conseil municipal de Lyon avait voté, dans
sa séance du 30 décembre dernier, les conclusions d'un rapport, rédigé
 par une commission spéciale, composée de : 51)1. Benoît, Degoulet,
 Bouvatier, Perret et Vallier, chargée de présenter un projet de taxe
 en remplacement de l'octroi :
    « Nous nous proposons, disait le rapport, de frapper la propriété
foncière d'une taxe de 50 cent. „/° de capital, les créances hypothé-
 caires y comprises, nous aurons de ce chef aa moins 4 millions
 500,000 fr.
    « Les loyers de 500 fr. paieront l'10e du total du loyer, soit 50 fr.
 Ceux de 1,000 fr. l/9e soit 111 fr. '53 c. Ceux de 1300 fr. l/8 e , soit
 187 fr. 50 c. Ainsi de suite jusqu'à ceux de 5,000 fr. qui sont taxés
 a 1/4, soit 1,250 fr.
    Les loyers au-dessus de 5,030 francs, sans distinction, sont frappés
  d'une contribution d'un tiers.
    Des difficultés s'étant produites pour la perception de cet impôt, nos
finances se sont trouvées un peu à court.
    De l'i des craintes,exagérées sans doute, des embarras et des p lain-
 tes à n'en plus finir.
    Le Conseil municipal s'en est tiré avec beaucoup d'esprit. Par déli-
 bération du 30 juin 1871, il a rétabli les octrois.
    Grâce au zèle de son directeur M. Olibo.qui, en trois jours,a réorga-
 nisé tous les services, la nouvelle administration a fonctionné le
 4 juillet, cela n'a souffert aucune difficulté.
    Puis le même jour, 4 juillet, la municipalité a voté trois millions
 pour l'établissement de la Faculté de médecine. Puissions-nous
 aboutir.
    — Puis Lyon, qu'on croyait appauvri, a pris pour 130 millions du
nouvel emprunt. Marseille ne s'était inscrit que pour 64, Le Havre 40,
 Nantes et Rouen 38, Toulouse 17, Reims 12. Honneur à Metz et à
Strasbourg qui, dans leur patriotisme, out su trouver chacune
 *?0 millions qu'elle ont offert à la mère patrie.
    — Enfin, divers projets reviennent sur l'eau.
    — D'abord, rebâtira-t-on le théâtre des Célestins?
    — Certainement.
    — En quel endroit?
    — Au même, avec tous les perfectionnements que l'art le plus
avancé a découverts. Ainsi, la salle ne sera pas trop vaste, pour que
les couplets de vaudeville et les saynattes puissent s'entendre facile-
ment, et cepîndant il y aura une foule plus grande qu'aujourd'hui,
parfaitement à son aise. On aura chaud pendant l'hiver et frais pen-
dant l'été, un vrai paradis. On circulera s'en encombre, on s'en ira
sans se pousser; les incendies seront impossibles et, pour comble de
faveur, on jouera tous les chafs-d'Å“ livre de l'esprit humain et le prix
des places sera abaissé.
    C'est à se demander s'il n'est pas bien heureux que le vieux théâtre
ait brûlé ?
   Puis voici l'Administration de l'Exposition universelle qui s'avance,
avec son cortège d'ouvriers, d'artistes et de négociants créateurs.
    La question est plus grave qu'elle n'en a l'air et on peut l'envisa-
ger de deux manières.
    Au point de vue de la réussite ? — Le succès est certain, mais là
 est le côté mesquin de la chose.
    La pensée grandiose est de montrer qu'après des désastres inouïs,