Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
462                     ALFRED DE MUSSET.
« Au milieu de tout cela, dit Y Enfant du siècle, les larmes ve-
naient à mon aide. Ne vous repentez jamais des larmes. »
             Dieu parle, il faul qu'on lui réponde,
             Le seul bien qui me reste au monde
             C'est d'avoir quelquefois pleuré.



             Qu'est-ce donc ? en rêvant à vide
                  Contre un barreau.
             Se sens quelque chose d'humide
                  Sur le carreau.

             Mais que veut dire cette larme
                  Qui tombe ainsi,
             Et coule de mes yeux sans charme
                  Et sans souci.

             Elle a raison, elle veut dire :
                  Pauvre petit !
             A sou nom ton cœur respire
                  Et t'avertit

             Que le peu de sang qui l'anime
                  Est ton seul bien,
             Que tout le reste est pour la rime,
                 Et ne dit rien.


        Ali ! laissez-les couler, elles me sont bien chères
        Ces larmes que soulève un cœur encor blessé,
        Ne les essuyez pas, laissez sur mes paupières
                 Ce voile du passé.

  J'en ai, ce me semble, assez dit pour faire bien comprendre
ce côté sentimental de la muse du poète, je ne puis cependant
résister au plaisir de citer les beaux vers qui suivent, échappés
à une sorte de CMrubin romanesque, épris d'une marraine im-
possible :
        Celui qui ne sait pas, quand la brise étouffée
        Soupire au fond du bois son tendre et long chagrin,