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4iO                       COLONIE DE CUSSY.
des divinités mythologiques, elles représentent des person-
nages revêtus d'une longue tunique et d'un pallium. Ces sar-
cophages déposés, à Arles, dans l'église de Saint-IIouorat ou
clans sa crypte, sont évidemment chrétiens, non par les signes
et symboles, car ils en sont dépourvus, mais par le caractère
des personnages et la figure du Christ qui occupe magistralement
la niche centrale ; généralement attribués au siècle de Cons-
 tantin, ils marquent ainsi l'époque de la colonne de Cussy (1).
 Les preuves ne manquent pas pour celte démonstration, il suflit,
pour s'en convaincre, de feuilleter les monuments de l'antiquité ;
je ne peux, toutefois, puisque j'attribue au règne de Dioclétien*
ou de Constance-Chlore l'érection de celte colonne, omettre d'in-
diquer le palais de Dioclétien à Palatro dans la Dalmatie, ma-
gnifiques ruines, où l'on voit le couronnement des ouvertures
 de l'intérieur avec des lignes brisées et cintrées (2).
  Au-dessus des niches de la colonne de Cussy, on voit une déco-
ration en arabesques, d'un goût barbare et d'une mauvaise exé-
cution ; elle est gravée seulement au trait et répétée à chaque face.
Les angles de la découpure octogone des niches portent encore à
leur partie supérieure des masques informes, hideux, également
burinés, moitié sur une face, moitié sur l'autre et reliant en quel-
que sorte ces niches. De ce piédestal, surmonté d'une corniche
octogone et saillante avec filets et moulures, s'élève la colonne,
ornée à sa naissance de losanges llcuronnés. Le surplus, jusqu'au
chapiteau, est recouvert de feuilles d'eau, disposées comme des
écailles de poisson , la pointe en bas. Le fût de la colonne est
composé de plusieurs tronçons , reliés jadis avec des tenons de
bronze, qui en ont été arrachés dans le XVIIe siècle.
   Avant sa restauration, cette colonne avait été découronnée
de son chapiteau , soit par l'injure du temps, soit par celle des
hommes, car la tradition est vague sur ce point. Ce chapiteau
avait été transporté dans le voisinage. Lorsque les archéologues

   (1) Voy. archéo. dans le midi de lu France, loin, 111, page 809 et snivaulcs;
planche LX1, fig. 4.      Planche LXV1II, Gg. 2.
   (S) Voynyv pil. el hisi. de l'Isirie t'i de la Dtilmalic, par Cassas.