Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                            ATHÈNES.                           215
de quatre murs de pierre ; il se faisait monter sa nourriture par
une longue corde et passa ainsi son existence.
   De là, on descend sur l'emplacement du Stadium, grand es-
pace ou croissent l'herbe et les chardons, on y voit encore
l'antre où l'on retenait les bêtes féroces destinées aux combats.
Ce lieu sert aujourd'hui de rendez-vous aux jeunes gens qui ont
à vider ensemble une affaire d'honneur ; les duellistes ont rem-
placé les gladiateurs. De là, on suit un instant le cours de l'I-
lyssus, où chemine entre les cailloux un mince filet d'eau, ar-
rêté çà et là dans son cours par un groupe de laveuses. Après
avoir passé derrière l'hôpital militaire, élevé, dit-on, sur l'em-
placement de la maison d'Alcibiade, on traverse l'immense
théâtre de Bacehus, à côté duquel se trouvent des vestiges ro-
mains de l'Odéon, théâtre d'Hérode Âtticus; on arrive ensuite
au pied du temple de Bacehus, situé sur le flanc de l'Acropole.
11 ne reste plus de ce temple qu'une colonne et une caverne
creusée dans le roc. Celle-ci fut convertie en une église grecque
détruite par les Turcs ; et l'on voit encore, sur un mur en ma-
çonnerie appliqué devant le rocher, des vestiges de fresques
représentant de grands saints avec des tuniques rouges et bleues,
la tête entourée d'une auréole d'or et les mains en croix sur
leur poitrine.
   On se dirige ensuite vers la colline du Muséum, où l'on pré-
tend que Musée fit entendre ses chants harmonieux, et mourut
de vieillesse. Au pied de la colline sont trois grottes contiguës,
qu'on appelle les prisons de Socrate, parce que l'on croit que
Socrate y but la ciguë, après avoir prononcé son discours sur
l'immortalité de l'âme. Les mauvaises langues (et Athènes en
renferme plus qu'aucune petite ville de France) prétendent que les
grandes dames grecques choisissent quelquefois ces souterrains
pour le rendez-vous de leurs mystérieuses amours. Sur les hau-
teurs se trouvent les restes du monument de Philopapus , dont
un pan de muraille porte encore de belles traces de sculptures.
    En descendant la colline , on longe un petit ruisseau coulant
 dans le rocher ; sur les bords de ce ruisseau on remarque un
 siège taillé dans la pierre vive. Les Athéniennes venaient s'y as-