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288          SUR L'ENSEIGNEMENT DE LA PEINTURE.
à l'élégance et à la richesse des monuments et des meubles du
XVe et du XVIe siècle. On voit donc que si ces siècles ont pro-
duit les plus grands peintres, ils ont su former aussi les ou-
vriers les plus habiles, soit en orfèvrerie, en boiserie, en serru-
rerie, soit dans la fabrication de ces belles armures, ciselées ou
relevées en bas-relief, qui sont aujourd'hui recherchées à grand
prix par les amateurs. Eh ! sans doute, c'est par l'étude du des-
sin que ces ouvriers ont produit ces chefs-d'Å“uvre. Pourquoi
ne cherchons-nous pas à obtenir le même résultat, en stimu-
lant les jeunes gens à une étude bien dirigée du dessin et de
la sculpture?
   Nous croyons ne pouvoir jamais trop insister sur la nécessité
de diriger l'enseignement, soit par le dessin, soit par la sculp-
ture d'ornementation, de manière à donner aux professions in-
dustrielles tous les moyens de parvenir à la perfection, et s'il
appartient aux professeurs de l'École lyonnaise d'opérer ce
progrès , certainement un grand honneur réjaillira sur eux.

  DES DISPOSITIONS NÉCESSAIRES A L'ÉTUDE DE LA PEINTURE.


   Le jeune homme qui se livre avec bonheur à l'étude de la
peinture, est bien loin de prévoir quelle force de résolution lui
sera nécessaire pour lutter contre toutes les incertitudes qui se
présenteront à son esprit, lorsqu'après avoir vaincu les difficultés
du mécanisme de l'art, il lui faudra déterminer le genre auquel
il devra s'adonner, d'après l'étendue de ses facultés intellectuel-
les. Tous ses désirs se bornent d'abord à être peintre, croyant,
comme le vulgaire, que la peinture n'est que la représentation
e\acte de la nature. Trop jeune encore, il n'est pas capable de
comprendre que la peinture n'est qu'un langage qui s'exprime
par l'imitation de la nature, et que ce langage a, comme toutes
les langues, un style familier et un style poétique. L'imitation
servile de la nature est le style familier, et c'est par le beau idéal
des formes, la noblesse de l'expression, la poésie des couleurs,
que la peinture s'élève jusqu'au sublime. Un profond observateur,
le savant docteur Lélut a dit :