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ET SUR LA. PEINTURE RELIGIEUSE. 151 tes aux créatures humaines, qui remonte des créatures humaines aux êtres célestes, et qui est l'amour. Tout concourt à appeler l'imagination dans les régions sur- naturelles où l'artiste a placé le lieu de la scène ; le doux en- semble des couleurs, la disposition harmonieuse des person- nages, la perfection du dessin, les mouvements simples, justes et nobles de toutes les figures ; chacune de ces figures mérite d'être étudiée et satisfait l'examen. Les anges qui tiennent la banderolle suspendue sur le divin groupe, ont la fraîcheur, l'élégance juvénile et la naïveté des an- ges qu'André Orgagna a dessinés sur les murs du Campo Santo à Pise. L'ange armé d'une épée est une des créations les plus suaves qui existent dans les fastes de la peinture. Le saint Jean Baptiste frappe tous les regards par sa double expression de prophète et de premier confesseur du Christ ; saint Irénée, saint Pothin, quoique rejetés sur le second plan, ont un caractère senti et rendu très-heureusement. On voit en eux la bonté et l'abnégation de ces chefs de l'Eglise dont la devise est: pastor bonus ani- mam suam dat pro ovibus suis. Le choléra est personnifié par un Indien aux membres forte- ment accusés, et dont l'expression sauvage rappelle ces guerriers barbares que les anciens représentaient dans leurs bas-reliefs, et qu'ils jetaient comme contraste au milieu des nobles figures des dieux et des héros. Dans toutes les parties de sa compositon, Victor Orsel s'est montré imbu des préceptes et du sentiment des maîtres,, mais il n'est point copiste ni imitateur ; chaque détail, chaque figure, chaque expression lui appartiennent en propre, et ce n'est pas un des moindres mérites dont il faut lui tenir compte, car dans cette route qu'il a choisie, tendant à la perfection absolue, et qui se rétrécit à mesure qu'on approche, on est presque inévi- tablement exposé à rencontrer les grands artistes qui, les pre- miers, y ont trouvé leur gloire. Le respect du peintre pour les traditions et les convenances