Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                   EXPOSITION DE 1851-1852.                      77
Quelques-uns de ses animaux semblent s'agiter sous je ne sais
quelles fureurs printannières qu'il serait bon d'apaiser.-Ses fem-
mes donnent une valeur outrée à certaines parties du corps, et
tels sont leurs calculs de lignes que les Parisiennes de Bréda,
qui n'ignorent rien, trouveraient là quelque chose à apprendre.
   M. Guy est un jeune artiste dont les débuts ont fait naître de
grandes espérances. On lui doit donc la vérité, alors qu'on le
voit pencher vers des défauts qui tiennent à ses qualités mêmes.
Dans son Retour d'une Foire, il y a exagération dans la lumière
et là couleur, et ses animaux, à part le mâtin du premier plan,
nous semblent trop léchés, pas assez vrais de ton. 11 y a, dans
le groupe de la porte del'auberge, des parties charmantes où
nous retrouvons tout entier notre compatriote.
   M. Dubuisson nous semble, lui, ne pas assez varier ses ani-
maux et vivre trop longtemps avec la même étude de taureau.
Depuis son.magnifique Atelage de remonte que possède le
Musée, M. Dubuisson n'a rien produit d'aussi capital, et nous
sommes obligé d'aller en arrière pour voir ce talent à son apo-
gée. Son grand paysage suisse est d'un effet tourmenté et criard,
il ne viendra rien ajouter à sa réputation.
   Il est regrettable qu'une jeune personne, peintre d'animaux
très-distingué, n'ait pas exposé un de ses tableaux si simples
et si vrais. MUe Rosa Bonheur a mieux aimé, cette année, faire
le bronze confident d'une pensée toujours pleine de charme.

                                VI.
   Voici les fruits de M. SainWean. Rien n'égale leur éclat et
leur splendeur. Enveloppés d'un ardent soleil, ils paraissent en-
core plus beaux que succulents. Mais l'œil ébloui de tant de lu-
mière voudrait un peu d'ombre où se reposer. Peut-être repro-
chera-t-on encore au peintre d'avoir prodigué ses fruits avec
trop de générosité ; le regard tenté par toutes ses merveilles ne
sait laquelle choisir.
   Des fleurs qu'une frêle paille suspend sur un torrent, des fruits,
des roses dans un élégant vase de terre ; tout cela est peint lar-
gement et simplement par Mlle E. Wagner. Quoique la touche de